Dré dans le pentu: "Une belle bambée"

Comme on dit chez les Jean Louis !!
De retour au parking à Champagny le Haut, on en a plein les pattes, tous les 3: Seb, Jean Louis et moi. Et il y a de quoi: le RDV matinal était fixé à 5h30 à Moutiers. Dans la voiture, en route pour Champagny, Jean Louis dort ! Sa nuit a été courte, mais il est toujours enthousiaste. Vers 6h15, on est fin prêts, skis aux pieds, sacs sur le dos, et frontale sur le front pour Seb et Jean Louis (la mienne était dans le bac de la portière de ma voiture mais je ne m'en suis pas souvenu !! Je vais encore me faire appeler Jean Claude Dusse !!) Pas grave, le chemin dans le bois de la Taillette est évident, raide, mais facile à suivre, et l'aube arrive assez vite. Puis le lever de soleil embrase l'arête de la Grande Marianne peu avant qu'on arrive au refuge du Plan des Gouilles, que j'ai visité, et qui est spacieux, propre, et apparemment plutôt confortable.

J'en profite pour passer le message à Bougnat: c'est le refuge parfait pour
1- s'organiser une mémorable soirée bière et rillettes de cochon,
2- se faire le Grand Bec, en 2 jours.

Ensuite c'est simple, c'est tout droit ! On enquille les Cotes Vertes puis le petit glacier de Becca Motta, jusqu'au col de la Becquetta.

Seb sous la Becca Motta

Suivi comme son ombre par Jean Louis

Le Grand Bec, à gauche le col de la Becquetta

Et ça papaute. "Et là, tu fais 'tchak-tchak-tchak" ... et puis là l'an dernier y avait eu une coulée, ça purgeait partout ...patati patata"

Donc au col, POSE !
Ensuite c'est une looooooooooooooooooooongue traversée à plat (et parfois même en descente) sur le glacier des Volnets. Et puis une dernière montée, et on arrive au col 3195, et là, le panorama est grandiose: La Grande Casse, et l'ensemble des Glaciers de la Vanoise, avec tout au fond, le désormais classique gros mauvais temps sur la Maurienne, qui fait mine de vouloir envahir la Tarentaise en passant par le col de Chavière !

Panorama sur la Vanoise

L'arête qu'il nous faut maintenant parcourir !

On rejoint le fil de l'arête, et on change de configuration: on enlève les skis qu'on met sur le sac, on chausse les crampons, on sort le piolet, et c'est parti pour la séquence frissons sur une arête un poil aérienne !
1ère partie: d'abord, on longe la base des rochers qui composent le fil de l'arête:

Jean Louis derrière moi

Puis Seb, après avoir surement fait plein de photos !!

Puis on arrive à une petite terrasse qui marque le milieu de l'arête et où on reprend notre souffle avant de se lancer dans la 2ème partie: une bande de neige de 50 cm de large avec de la pente de chaque côté:

On ne change pas une équipe qui gagne: d'abord Jean Louis

puis Seb en bougnatitude, qui regarde ses pieds (et il a bien raison !!)

Et au bout: la récompense ! Il est 12h15

On se jette tous les 3 sur nos sandwichs comme des morts de faim.
Une fois repus, on peut se lancer dans la descente, enfin presque, car il faut d'abord longer à nouveau l'arête sur une bonne trentaine de mètres avant de trouver l'entrée du 1er couloir N-E, et là, c'était un poil tendu et je n'ai pas de photos !
Ensuite par contre ...

On commence par Jean Louis,

qui se prend d'abord pour Bernard Maurin: tout sur un seul ski !

puis pour le marsupilami: houba houba hop

et enfin pour le fils spirituel de Jean Marc Barr: plongeon de 200 m en apnée dans le 50°

Seb, comme d'hab, choisit son arrière plan: aujourd'hui c'est la Grande Casse !

Jean Louis peut lever les bras, on l'a eu ce 1er couloir !

En fait, il y en avait deux ! Heureusement j'avais l'oeil et pendant que J-L et Seb continuaient dans le 1er, je me suis fait un devoir d'aller jouer avec son voisin ! (que j'aimerais bien refaire, mais en entier, depuis le haut !)

On traverse le glacier de la roche du Tougne, et là: 2ème couloir !