Dré dans le pentu: Samedi 4 avril: les vacances commencent bien !

Cette semaine, il y a eu du retour d'Est sur la Haute Maurienne, qui a posé entre 80 cm et 1 mètre de neige sur les sommets frontaliers. Bien sûr, comme toujours lors de ces épisodes de mauvais temps débordant de l'Italie, l'épaisseur de neige fraiche diminue au fur et à mesure que l'on s'éloigne de la frontière vers l'ouest. Avec Seb, on se dit que le secteur de l'Est de la Vanoise a probablement du être "relativement modérément arrosé", c'est à dire, juste ce qu'il faut pour avoir la bonne épaisseur de poudreuse: environ 20 à 30 cm, pas +, 40 cm au maximum.
On choisi donc d'aller à la Pointe de la Sana, à 3436 m, qui peut se skier par 3 itinéraires: la face Est, raide et exposée, le couloir qui la borde, moins pentu et moins expo mais très chouette quand même, et la face sud carrément facile, en solution de repli.

7h30: le soleil levant éclaire la large face Est de la Sana

9h00: les rayons du soleil effleurent la neige du glacier des Barmes de l'Ours

Au pied de la face, il nous semble que si le glacier des Barmes de l'Ours (presque plat) est bien enneigé (15 cm de fraiche), il n'en est pas de même de la face Est où de nombreux rochers sont encore visibles (trop nombreux et trop visibles). On se contentera donc du couloir où une petite purge de surface a déjà eu lieu (sans doute la veille), mais sans trop l'abimer.
300 m à brasser, et à 11h10 nous débouchons au sommet du couloir. L'arête est étroite et il n'y a pas trop de place. La vue sur la face sud de la Grande Casse est saisissante. On ne stabule pas et on redescend en vitesse car au soleil, ça commence à chauffer.

L'arête est fine, on ne se croise pas !

Pointe Matthews et Grande Casse, versant sud, et le vallon de la Leisse

Vue vers la Hte Maurienne

11h20: Seb ouvre le bal

Au milieu du couloir, il lache les chevaux

En suivant bien les contre pentes de la rive droite qui sont restées en bonne neige froide et légère, on fait du bon ski, quelques très bon virages et en quelques minutes, nous revoilà sur le glacier alors qu'il n'est pas encore midi. On se dit que ce couloir n'était qu'un apéritif et zou, on remet les peaux. On remonte, d'abord au col des Barmes de l'Ours, puis jusqu'à une épaule vers 3300 m, qui domine une belle pente N-E, en excellente poudreuse. Les sandwichs sont vite engloutis, et hop c'est reparti !