mercredi 27 mai 2009

Bravo ma Puce, Chapeau Véro !!!

Aujourd'hui je tire un grand coup de chapeau à ma chérie qui a bravé la fatigue, les emballements du cardio, le souffle court, et la barre dans le crâne dus à l'altitude, l'austérité d'un glacier en pleine nuit, et qui a su garder son sourire tout au long des 12 heures de marche du 2nd jour !
En effet, Tonton Olivier n'ayant pas pu se rendre à Annecy pour disputer ses régates, à cause d'une priorité à droite non respectée par quelqu'un qui se croyait seule sur la route !!! (courage Olivier, tu auras plus de chance à la prochaine), et Véro ayant fait garder Potame pour ce long week-end de 4 jours, nous en avons profité pour improviser une rando glaciaire en 2 jours dans le parc de la Vanoise: la traversée du col de la Grande Casse, avec une nuit au refuge Félix Faure.
Seb et moi avions skié la petite face Nord de la Grande Casse l'an dernier à la même époque (le même jour: le 23 mai) et nous avions donc parcouru cet itinéraire qui était en excellentes conditions de neige: http://photos73.free.fr/Saison_ski_de_randonnee_2008/album/Petite%20face%20nord%20de%20la%20Grande%20Casse%20-%2023.05.2008/index.html
Aucune difficulté technique, des glaciers encore bien bouchés, et des paysages grandioses. Départ au dessus de Pralognan, à 1750 m, 770 m de dénivellée le 1er jour, d'abord dans la forêt, puis dans les alpages jusqu'au Lac des Vaches où l'on trouve la neige, une nuit à 2500 m au pied des Grands Couloirs, le glacier qui sépare la Pointe Matthews à droite (3783 m) et la Grande Casse à gauche (3850 m), puis 610 m le 2nd jour, pour monter au col de la Grande Casse à 3090 m, et enfin 1535 m de descente jusqu'au parking du Laysonnay d'en Bas où nous avons laissé la twingo de Véro.
Nous sommes donc partis le samedi, en début d'après midi, malgré la forte chaleur qui a provoqué la formation de gros cumulus, qui nous ont valu 2 ou 3 très brèves averses (à peine le temps de sortir la Gore Tex du sac et de l'enfiler que le soleil revenait déjà). Le refuge d'hiver était bondé, mais nous avons tout de même pu trouver 2 places dans le dortoir. Nous n'avons pu nous empêcher de remarquer (ils étaient les + nombreux et parlaient forts) un groupe de profs dont un de "linguistique gréco-romaine" et un autre qui trouvait fort regrettable que les écrits de Voltaire aient été dispersés hors de France !! Heureusement, de l'autre côté de la table se tenaient 2 chasseurs alpins et 2 pisteurs de Val d'Isère en vacances, très sympas, avec qui nous avons partagé nos pâtes (j'en avais encore pris beaucoup trop !).

La cascade de Pralognan

Qui sort du bois ? Mais non ce n'est pas le loup !

Le ciel commence déjà à se couvrir sur les Glières, l'Epéna, et l'aiguille de la Vanoise

Toujours très impressionnante cette aiguille de la Vanoise. Le refuge est juste derrière.


Les chalets de la Glière, où nous avions chaussé les skis, l'an dernier, exactement à la même date, lorsque Seb et moi étions allés à la Petite Face Nord: http://photos73.free.fr/Saison_ski_de_randonnee_2008/album/Petite%20face%20nord%20de%20la%20Grande%20Casse%20-%2023.05.2008/index.html


Un tube cryométrique ? Au pied de la face Nord de l'aiguille de la Vanoise ?

La banquise fond sur le Lac des Vaches

Plus vite Véro, les nuages nous rattrapent ! Mais non tu ne risques pas de passer au travers de la neige, il y a un beau chemin de grosses dalles de pierre en dessous !

Un iceberg va se détacher !



Pour Véro, le 2ème jour a été une vraie bavante, elle a eu beaucoup de mal à avancer dans une neige pas totalement regelée et dans laquelle elle s'enfonçait un peu. Mais, comme je m'inquiétais et lui suggérais à plusieures reprises de faire demi-tour et de redescendre, elle a toujours voulu continuer ! Heureusement, nous étions partis très tôt, à 4h du matin, c'est à dire en même temps que les alpinistes qui partaient faire le couloir des Italiens en face Nord de la Grande Casse (les chasseurs alpins et les pisteurs) et qui suivaient donc le même itinéraire que nous jusqu'au col. Nous avions donc une confortable marge de manoeuvre.


Il est 5h30, nous prenons pied sur le fil de la moraine, alors que le ciel commence à s'éclaircir.

6h00 et toujours le sourire !

6h45: le col est en vue ! Mais qu'il est encore loin ! En effet le glacier est plutôt plat.

8h55: Il ne reste plus que quelques mètres à gravir ...

... pour découvrir la face Nord et son sérac suspendu.

On devine une cordée juste à gauche du sérac, à l'attaque du couloir des Italiens

Nous nous contenterons de descendre par ce glacier en pente douce qui longe le pied de la face.

La petite face Nord n'est pas du tout en condition: une énorme plaque de glace vive et une rimaye ! C'est incroyable quand on a en tête les images de l'an dernier à la même époque. Il a vraiment fait très chaud ces 2 dernières semaines.

Nous passons sous le sérac et les 2 cordées d'alpinistes

Nous nous éloignons maintenant du col et de l'Epéna

Nous en avons presque terminé avec ce glacier de Rosolin, en neige bien molle, après avoir contourné très au large 2 belles crevasses, ouvertes en travers de notre chemin. Deux skieurs qui nous avaient doublés n'ont pas pris tant de précautions et sont passés plus près. Mais nous nous déplaçons beaucoup moins vite et nos pieds ont moins de portance que leurs skis !


11h10: Le glacier de Rosolin est maintenant derrière nous. Il nous reste encore à descendre cette combe enneigée jusqu'au "lac" de la Glière, formé du "delta" du Doron de Prémou (les alluvions gris à gauche) et de celui du ruisseau de la Glière Derrière, à droite et beaucoup plus vert ! De là nous prendrons le grand chemin qui descend vers la gauche en direction de Champagny.

Après la neige molle, on retrouve les pentes d'herbes, au milieu des marmottes et des crocus.

13h25: on a fait refroidir les pieds dans le ruisseau qui descend directement du glacier !! Il nous reste encore 2h de marche sur un grand chemin carrossable pour rejoindre le parking !

La face Nord de la Grande Casse, que nous avons longée de droite à gauche, avant de descendre à gauche de la moraine !


Pour Véro, après un peu d'argile verte sur un genou et un petit massage "molets - cuisses ", je crois bien qu'il ne reste que des beaux et bons souvenirs !


jeudi 21 mai 2009

Un week-end à Chamonix

Samedi 16 mai: le beau temps revient après un vendredi pluvieux. Véro travaille le matin et je me trouve donc livré à moi-même. Zou, c'est parti: direction le Montenvers, traversée de la mer de glace, escalade des échelles (avec un petit passage un peu impressionnant) puis sentier balcon de la mer de glace, jusqu'à la moraine de la rive droite du glacier de la Charpoua.
Le paysage est fabuleux, la face Nord des Grandes Jorasses est plâtrée de neige fraiche, des nuages débordent d'Italie pour donner une ambiance un peu austère, la vue est panoramique: les Grandes Jorasses à gauche, puis le Mt Mallet, l'arête de Rochefort, la Dent du Géant et ses énormes séracs suspendus, le refuge Torino, le Grand Flambeau, l'Aiguille de Toule (qui vient d'être descendue à skis, il y a des traces) et la Tour Ronde (des traces de montée dans le bas de la face Nord), bref tout le bassin de l'immense glacier du Géant, jusqu'à l'entrée de la Combe Maudite, et le début de l'arête de la Brenva, et même le Grand Capucin.
Sans parler du petit bassin de la Charpoua juste devant moi, que je suis venu repérer, en prévision d'une traversée Charpoua - Talèfre, par la brèche Sud du Cardinal: L'aiguille verte reste encapuchonnée dans les nuages mais l'arête écclésiastique est bien dégagée: le Cardinal, puis l'Enfant de Coeur, l'Evêque, la Nonne et enfin le Moine, domine le Rognon de la Charpoua où est perché le refuge que je n'aurai malheureusement pas le temps d'atteindre aujourd'hui: Véro m'attend en bas et ce serait trop bête de louper le dernier train !!
Très content de cette belle ballade dans une ambiance haute montagne, même si je n'ai pas dépassé les 2500 m. Et puis je suis aussi un peu rassuré de constater que mon naturel "tête en l'air" n'a pas disparu: j'ai réussi à semer un baton (oublié au Montenvers, c'était le dernier qui me restait après l'accident de la Sana, sniff !) et mon téléphone portable, resté sur la moraine pour me punir d'avoir foutu les boules à Seb qui était en train de bricoler ses plinthes pendant que je dégustais mon oeuf et ma salade de pâtes devant ce spectacle !

Vue depuis la gare d'arrivée du Montenvers: le couloir Spencer de la brèche de Blaitière: il faudra bien le skier un jour celui-là !

Sur la mer de glace, des groupes s'exercent au cramponnage et à la "sortie de crevasse"

Ce qui reste de la Mer de Glace. Au fond: Les grandes Jorasses et la Dent du Géant, en avant au centre, l'aiguille du Tacul

Coups de zoom sur les Grandes Jorasses


Une partie du col des Hirondelles (à gauche) et du Linceul, bande de neige et de glace enchassée dans la paroi.

Le glacier des Périades, dominé par l'arête des Périades à gauche, le Mt Mallet, l'arête de Rochefort et la Dent du Géant

Coup de zoom sur les séracs suspendus: le jour où ils tomberont ceux-là, ça fera du bruit !

Tout à gauche le refuge Torino, puis Grand et Petit Flambeaux, La Vierge, et Aiguille de Toule avec des traces ski, au 1er plan: le début de la chute de séracs qui domine la "Salle à manger"

De gauche à droite: Aiguille de Toule, Aiguille d'Entrèves et face Nord de la Tour Ronde

Marquant l'entrée de la Combe Maudite: la Face Nord de la Tour Ronde et le début de l'arête de la Brenva qui se poursuit à droite jusqu'au Mt Maudit

La vue panoramique en entier

Tout à gauche: la paroi de l'arête des Flammes de Pierre, puis l'arête ecclésiastique: Cardinal, Enfant de Coeur, Evêque, Nonne et Moine, dominant le rognon de la Charpoua.

Coup de zoom sur le couloir qui mène à la Brèche Sud du Cardinal.

A noter: ce jour-là, toutes les grandes pentes du secteur de l'Aiguille du Midi ont été skiées: col du Plan, couloir Mallory, et Glacier Rond, alors que:
1- il avait neigé la veille jusque tard dans la nuit,
2- ces 3 pentes sont très exposées,
3- des plaques se sont détachées au pied de l'Aiguille, au-dessus du Plan de l'Aiguille, notamment à la sortie du Mallory,
4- la face Nord du col du Plan avait déjà fait un mort le 31 mai 2008, dans des conditions similaires: http://skis2008piolet15.ifrance.com/romain.htm
5- En vrac, on peut encore ajouter qu'il a fait très chaud ce samedi là, que tous ces skieurs sont très certainement montés par le téléphérique et qu'ils ont donc skié ces pentes "à vue" sans trop savoir les quantités et la qualité de la neige qu'ils allaient y trouver ...

Je crois vraiment que les "montagnards" ne sont plus ce qu'ils étaient, ou ce qu'ils sont censés être: des gens patients et prudents !

La face Nord du col du Plan, coupée par les câbles du téléphérique, qui domine un énorme sérac suspendu. L'échapatoire se situe en rive droite, à hauteur des câbles, on devine un couloir qui plonge dans l'ombre.

Aiguille du Midi: Le Mallory, avec la plaque sur l'entonnoir tout en bas.

Le Glacier Rond, moins raide, mais expo tout de même. Là, l'échappatoire est en rive gauche: 2 personnes sont descendues jusqu'au bord du sérac, avant de remonter prendre le couloir !


Dimanche 17: Ballade avec Véro et Potame jusqu'au refuge de Bellachat. Potame se souviendra longtemps de sa rencontre avec un bouquetin qui broutait paisiblement 3 mètres au-dessus du sentier ! Très belle terrasse au refuge (hélas encore fermé, tant pis pour la tarte aux myrtilles), en face de l'Aiguille du Midi. Dommage que le ciel se soit couvert aussi vite !

10h: Le Mt Maudit, cerné par les nuages, le Mt Blanc a déjà disparu.

Un hélico et un petit avion font la course entre l'Aiguille du Midi et le Mt Blanc du Tacul !

Le Verant Nant Blanc des Drus et de l'Aiguille Verte avec sa calotte de glace.

Potame scrute la forêt

De retour à l'appart, Potame rêve de bouquetins

20h, l'Aiguille du Midi s'ennuage au soleil couchant